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Les quartiers de réfugiés du secteur centre et sud d’Athènes

Toussi Evgenia
Aménagement, Cadre Bâti, Quartiers

DOI
10.17902/20971.126

2024 | Sep

Le secteur centre et sud d’Athènes comporte une multitude de quartiers de réfugiés de tailles et de modèles urbanistiques variés, dont les bâtiments sont construits selon des plans architecturaux divers. La présente recherche est centrée sur l’état actuel de ce parc immobilier. Nous proposons une esquisse de la qualité de l’entretien, des prix de l’immobilier par zone et des usages existants, tout en fournissant des informations sur la conception architecturale et urbanistique initiales. Nous procédons à une évaluation comparative de l’évolution des divers choix en termes architecturaux et urbanistiques et de leur empreinte sur la ville actuelle. L’objectif de cette recherche est de replacer à l’avant de la scène la question des complexes de logements pour réfugiés, avec un accent particulier sur la gamme des choix architecturaux et urbanistiques, sur le nombre d’enclaves éparses qui existent de nos jours, et sur une cartographie des enclaves qui sont confrontées à une dégradation importante et à la désaffection.

Cet article inclut une revue bibliographique, l’étude de matériel d’archives et une recherche menée sur le terrain entre octobre et décembre 2023. La recherche sur le terrain a été effectuée dans le cadre du programme Study Abroad, College Year in Athens, et du cours Social Housing and Social Exclusion. International Experience and the case of Athens (Logements sociaux et exclusion sociale : l’expérience internationale et le cas d’Athènes), donné par Ε. Toussi, avec la participation des étudiants suivants : Cavanaugh Anissa (Université de Notre Dame), Conte Isabella Kathleen – (Union College), Erickson Alyssa (University of Puget Sound), Hill Jordan Elizabeth (Université de Notre Dame), Hochman Anna Gabrielle (University of Pennsylvania), Iannios Mia (The George Washington University), McCracken Fiona Rory (Furman University), Schwab Joseph (University of Puget Sound) και Skylar Yarter (Williams College).

Introduction

L’histoire de la ville d’Athènes est longue d’environ 3 400 ans. Elle est la capitale de la Grèce ainsi que la ville la plus grande du pays. Sa formation et son évolution sont liées aux flux démographiques, aux conjonctures historiques et aux mutations socio-politiques. Le tout forme un palimpseste socio-spatial (Παπαευαγγέλου-Γκενάκου, 2023:12). Dès la période 1830-1840, on note l’arrivée d’habitants d’origine culturelle différente, phénomène qui s’intensifie avec la fin des guerres balkaniques (Γκιζελή, 1984:88). Toutefois, le flux démographique le plus important fut sans aucun doute celui qui donna lieu à l’établissement des réfugiés de 1922. Il s’agissait, en effet, d’un des déplacements de population les plus importants à l’échelle mondiale (The National Geographic Magazine, 1925). Depuis 1982, dans le débat académique international, l’étude des populations de réfugiés et des établissements correspondants constitue un champ de recherche spécifique qui se distingue par son caractère interdisciplinaire [1]. Selon les chercheurs, les établissements de réfugiés ont opéré sur le plan international comme un terrain d’expérimentation idéal, contribuant à la mise en œuvre de programmes de politique sociale (Chimni, 2009).

La lecture actuelle du paysage urbain de la capitale révèle les impacts spatio-sociaux significatifs de l’établissement des réfugiés de 1922, rendant ce point essentiel si l’on souhaite interpréter l’espace urbain grec (Τούση, 2014:12). Les logements de réfugiés, les tracés urbanistiques et les noms des rues ne sont que quelques-uns des éléments composant le patrimoine matériel qui contribue à préserver la mémoire collective. Dans plusieurs cas, la dégradation significative du parc immobilier qui répondit jadis aux besoins en logement des réfugiés d’Asie Mineure, nous rappelle que l’étude des quartiers de réfugiés n’est pas un domaine qui concerne uniquement le passé de la ville. Il est évident qu’elle concerne la ville d’aujourd’hui.

Partant de cette thèse, le présent article entreprend de proposer une information systématique au sujet des quartiers de réfugiés du secteur centre et sud d’Athènes (Figure 1), au travers de l’étude de la littérature afférente, du matériel d’archives et d’une recherche étendue menée sur le terrain qui inclut l’observation sur place, le relevé de plans de bâtiments ainsi que des entretiens semi-structurés avec les habitants. Nous entreprenons d’établir un lien entre la conception initiale et l’image actuelle de ces quartiers et de tirer des conclusions quant à l’efficacité des modes de réhabilitation des logements de réfugiés, dans la zone étudiée. Nous avons également consigné les quartiers qui furent démolis. Ce matériel peut constituer la base d’une recherche future qui, dans le cadre d’une approche micro-géographique, étudiera de manière approfondie les spécificités locales.

Figure 1: Les limites administratives des secteurs centre et sud d’Athènes. Les municipalités où des réfugiés d’Asie Mineure furent établis sont indiquées en rouge.

Source: https://el.wikipedia.org and edition by the authors

The Initial Planning Process

Suite à la catastrophe d’Asie Mineure, en 1922, plus de 1 200 000 réfugiés [2] arrivèrent en Grèce, bouleversant les équilibres spatio-sociaux existants (Χίρσον, 2004:11). Pour la première fois dans l’histoire (Χιρσον, 2004:11), en 1923, le traité de Lausanne rendit obligatoire l’échange de populations chrétiennes et musulmanes, aménageant un cadre d’ensemble concernant leur réinstallation (Clark, 2009:127). L’article 142 prévoyait l’échange obligatoire, à l’exception des Grecs de Constantinople, des îles d’Imvros et Tenedos et des musulmans de Thrace occidentale. Le traité définissait les personnes qui feraient l’objet de l’échange, leur nationalité ainsi que leur patrimoine (Ελληνική Στατιστική Αρχή, 2022:12). Sous la pression de la conjoncture historique, l’évolution de plusieurs zones du pays, rurales et urbaines, fut liée à la réhabilitation des réfugiés (Βεϊνόγλου Μ και Φ., 1997:21).

Dans le domaine de la réhabilitation en zone urbaine, l’accent fut mis sur la nécessité d’assurer le logement des réfugiés (Ανδριώτης, 2020:144). Plusieurs instances et organismes publics eurent à traiter de cette question : le ministère de l’hygiène, de la prévoyance sociale, le ministère de l’agriculture, le Fonds pour les réfugiés (TPP), la Commission pour le logement des réfugiés (EAP) ainsi que la Banque nationale de Grèce (ETE). L’initiative privée fut également impliquée dans la réhabilitation des réfugiés, tout comme le furent des organisations caritatives étrangères, telles que la Croix-Rouge américaine et suédoise, l’American Near East Relief, et autres (Τζεδόπουλος, 2007:74). Dans la zone élargie du complexe urbain Athènes-Le Pirée, 12 grands et 34 petits quartiers de réfugiés furent établis (Σαρηγάννης, 2000:105). De nos jours encore, ces quartiers reflètent, tantôt plus, tantôt moins, leur passé lié aux réfugiés. Ainsi, dans la zone de l’actuel secteur centre et sud d’Athènes (Figure 1) on a documenté une grande variété de types d’établissements permanents de réfugiés, jusqu’à 1959 (Figures 2 et 3).

Figure 2: Établissements permanents de réfugiés dans l’ancienne Région-capitale, Ministère de la prévoyance sociale, 1959

Source: La codification des établissements s’appuie sur le matériel d’archive issu du tableau pertinent du Département de la prévoyance sociale, Région de l’Attique, étude du matériel d’archives, codification et conception du tableau : E. Toussi, 2024.

Figure 3: Coopératives, établissements permanents de réfugiés dans l’ancienne Région-capitale, Ministère de la prévoyance sociale, 1959

Source: Codification sur la base de matériel d’archive issu du tableau pertinent du Département de la prévoyance sociale, Région de l’Attique, étude du matériel d’archives, codification et conception du tableau : E. Toussi, 2024.

Les premiers efforts de réhabilitation permanente des réfugiés du point de vue du logement remontent à l’Entre-deux-guerres. C’est à la même époque qu’est développée la conception des banlieues résidentielles de la capitale, inspirée d’exemples européens. Cette conception influença également l’aménagement de certains quartiers urbains de réfugiés (Κοσμάκη, 1991:247). Ainsi, on enregistre deux approches différentes concernant la conception des établissements urbains de réfugiés. D’une part, la conception du quartier fondée sur une grille rectangulaire, sans centre distinct, où des îlots urbains de forme standard sont répétés et dont sont absents les espaces communs de plus grande taille, à l’exception des cours intérieures des îlots en question (Κοσμάκη, 1991:288 και Ανδριώτης, 2020:36). D’autre part, les banlieues résidentielles de réfugiés (Néa Smyrni, Ymittos, Néa Philadelpheia, Elliniko) suivent les principes fondamentaux de la conception de la cité-jardin, comportant des espaces ouverts centraux et secondaires, où le centre du quartier est bien distinct (Figure 4). Dans les deux cas, les quartiers de réfugiés ne sont pas conçus dans la continuité du tissu urbain existant (Κοσμάκη, 1991:258). De plus, dans certains cas, la disponibilité de terrains joua un rôle déterminant, tout comme la possibilité de procéder à des expropriations et d’achever le projet dans les plus brefs délais (Ανδριώτης, 2020:236). Des sources afférentes indiquant que, afin de faciliter l’identification de terrains, on procéda à des expropriations sans acquitter au préalable le prix correspondant, par dérogation à l’article 19 de la Constitution (Βασιλειάδης, 1944:71). Il convient de relever, toutefois, que l’introduction d’une distance (1 à 4 km) entre les quartiers de réfugiés et les centres urbains de l’époque fut un choix conscient, en guise de forme d’exclusion sociale et géographique (Λεοντίδου, 2017).

Figure 4: Banlieues résidentielles de réfugiés, sur la base de la classification de Kosmaki (1991)

Source: Matériel cartographique du Département de la prévoyance sociale, Région de l’Attique, étude du matériel d’archives, synthèse des informations et conception du tableau : E. Toussi, 2024

Aussi bien le Fonds pour les réfugiés (1923 – 1925) que la Commission pour le logement des réfugiés (EAP) (1925 – 1930) ont fait construire un nombre significatif de logements pour réfugiés (Ρούσση, 2011:148). Le dernier rapport de l’EAP indique que, dans la zone d’Athènes-Le Pirée, 16 345 familles avaient été logées et 22 492 étaient en attente de logement (Κοσμάκη, 1991:329). Selon les sources, au cours de la période allant de 1924 à 1930, au total, 15 000 logements pour réfugiés avaient été construits dans la zone Athènes-Le Pirée (Ίδρυμα της Βουλής των Ελλήνων, 2006:52-53). Après 1930, le ministère de la prévoyance a érigé des complexes d’immeubles à appartements sur l’avenue Alexandras (228 appartements), à Stegi Patridos (120 appartements), à Dourgouti (237 appartements) (Ρούσση, 2011:148).

Après l’Entre-deux-guerres, l’entreprise de la réhabilitation des réfugiés du point de vue du logement permanent s’est poursuivie jusque dans les années 1980 (Figure 5). En particulier, après la 2ème guerre mondiale, la législation concernée fut modifiée et complétée. On procéda à un nouveau recensement de la population habitant dans des bidonvilles et, au sein du ministère de la prévoyance sociale, on instaura le Service spécial du logement des bidonvilles (Ανδριώτης, 2020:250). L’adoption du Code pour la réhabilitation des réfugiés en zones urbaines, qui prit effet le 23.5.1960, établi le cadre de la réhabilitation des réfugiés pour la période de l’après-guerre. L’article premier décrit la notion de « réhabilitation urbaine » [3], tandis que l’article 7 mentionne la démolition des baraquements. On établit un lien entre cette politique [4]. et des efforts entrepris dans le but d’altérer la composition sociale des zones de réfugiés. Ainsi, Menelaos Charalampidis (Χαραλαμπίδης, 2024:392) indique que les zones d’établissement des réfugiés venus d’Asie Mineure avaient été des bastions des organisations de la résistance contre l’occupation (EAM – Front de Libération nationale), soulignant le rôle déterminant de la population des réfugiés dans le développement de ce mouvement dans la région de la capitale. Compte tenu de tout ce qui précède et suite à l’étude du matériel d’archives auprès des Archives générales de l’État et du Département de la prévoyance sociale de la Région de l’Attique [5], on identifia des baraquements qui furent démolis à divers moments, en une fois ou par étapes successives, que nous présentons au moyen du graphique 6. Dans leur majorité, ces logements étaient composés d’une pièce, destinée à remplir toutes les fonctions d’habitation, et d’une petite cuisine (Τσίχλα-Μαρκοπούλου, 1996:35).

Figure 5: Calendrier de création des établissements de réfugiés

Source: Synthèse des données issues du matériel d’archives du Département de la prévoyance sociale, Région de l’Attique, et des Archives générales de l’État ainsi que de la bibliographie citée dans les références du présent ; étude et codification du matériel, conception du tableau : Toussi E., 2024

Table 6: Établissements de réfugiés démolis, dans le secteur centre et sud d’Athènes

Source: Matériel d’archives du Département de la prévoyance sociale de la Région de l’Attique, et de la bibliographie citée dans les références du présent ; étude et codification du matériel, conception du tableau : Toussi E., 2024

Étude approfondie des types architecturaux identifiés dans le cadre de la réhabilitation des réfugiés, dans le secteur centre et sud d’Athènes

Les zones urbaines d’établissement des réfugiés suivent une variété de modèles qui couvrent une vaste gamme de choix quant à la conception architecturale et à la planification urbaine. Les choix dominants ont trait au mouvement des cités-jardin, aux superblocks viennois (par exemple, à Kaissariani), aux Zeilenbau allemands (par exemple, sur l’avenue Alexandras) et aux formes typiques du système hippodamien. Il convient de relever en ce point que l’échelle est différente : les versions grecques sont clairement de plus petite taille, par comparaison à leurs semblables européens (Figure 7). On trouve également un cas unique : celui de l’immeuble à appartements de l’Asyrmatos (1967, v. Figure 5), qui met en œuvre des stratégies telles que les rues intérieures (streets in the sky) afin d’encourager les interactions sociales entre les locataires, suivant des exemples équivalents issus de l’expérience internationale [6] (Feliz-Ricoy, 2017:526 και Borges et.al, 2019:2). La taille de ces établissements va de quelques îlots bâtis (par exemple, la Stegi Patridos) à celle d’une municipalité (par exemple, Kaissariani). Ils sont dispersés dans la zone de l’actuel secteur centre et sud d’Athènes. Du point de vue de la morphologie architecturale, les édifices de la première période puisent des éléments dans l’architecture populaire, celle de la période ottomane, avec des habitations à un ou deux étages, des pavillons, des pavillons doubles ou quadruples (Figure 7), tandis que les exemples les plus récents suivent les principes du modernisme (Figures 8 et 9). Les matériaux de construction sont, eux aussi, variés : maçonnerie porteuse, combinaison de maçonnerie porteuse et de dalles en béton armé et constructions à ossature du bâtiment en béton armé. La caractéristique commune est la petite taille de superficie utile de chaque appartement, bien que les constructions les plus récentes assurent des espaces plus grands dans le logement.

Figure 7: Habitations à Istanbul (1) et habitations de réfugiés à Ymittos (2), corbeaux jumeaux et autres caractéristiques morphologiques architecturales

Source: photographies issues de la recherche primaire, Toussi E., et synthèse du matériel : Toussi E.

Figure 8: Aménagement d’ensemble du modèle Zeilenbau, en Allemagne, et le cas des logements de réfugiés sur l’avenue Alexandras ; le célèbre complexe Karl Marx Hof, à Vienne, et l’exemple des logements de réfugiés à Kaissariani

Source: Le relevé topographique général des logements de réfugiés de l’avenue Alexandras et celui de l’immeuble à appartements de Kaissariani sont réalisés sur la base de la carte orthophotographique de Ktimatologio S.A (Cadastre), par Toussi E.. Pour ce qui est des images individuelles, la source est indiquée dans la légende du graphique 8 ; synthèse : Toussi E.

Figure 9: Principaux types architecturaux d’établissements des réfugiés, dans le secteur centre et sud d’Athènes

Source: Conception Toussi E., 2023-2024 [7]

État actuel des lieux

Si l’on se rend de nos jours dans les zones précitées, l’on constate des différences dans l’état d’entretien des édifices des réfugiés, dans les utilisations dominantes ainsi que dans la qualité de l’espace public environnant. En même temps, certaines des enclaves de réfugiés précitées présentent, de nos jours encore, des limites bien distinctes (par exemple, Kaissariani, Stegi Patridos, Alexandras, Tavros, etc.). Dans d’autres cas, en revanche, les habitations de réfugiés sont dispersées dans le tissu urbain contemporain de la région concernée (par exemple, Vyronas, Ymittos). Il est important de noter que, dans certains cas, le bon état d’entretien est lié au changement d’utilisation, passant du logement à l’espace de restauration, comme on peut l’observer sur la place de Kaissariani, sur les rues Panormou et, dans un moindre degré, Kalliroïs. De plus, dans ces régions, la valeur des terrains et des biens immobiliers présentent des différences (Figures 10 et 12). Un paramètre important quant à l’entretien de ces édifices a trait à la propriété des habitations/appartements de réfugiés. Dans plusieurs cas, le nombre de successeurs d’un appartement de réfugié rend compliquée la réalisation de travaux d’entretien et de réparation. Selon une recherche menée sur le terrain, les détériorations les plus importantes ainsi que la majorité des appartements vides ont été identifiées à Tzitzifiès, dans le quartier de l’avenue Alexandras, dans les grands immeubles à appartements de Kaissariani ainsi qu’à Kallithéa (rue Iord. Papadopoulou).  Les signes évidents de dégradation ont trait à des détériorations des châssis de portes et de fenêtres ainsi que dans le revêtement et, dans certains cas, dans la structure même des édifices. Une autre caractéristique importante a trait aux éléments illégalement ajoutés aux appartements (Figures 11). Aux figures 10, 11 et 12, nous présentons un bilan global de la qualité du parc des bâtiments destinés aux réfugiés dans les zones étudiées. On y met en avant les enclaves caractérisées par les faibles prix des immobiliers et l’importante dégradation du parc immobilier.

Figure 10: Bilan global, prix de l’immobilier et état d’entretien des édifices destinés aux réfugiés dans la zone étudiée

Source: Recherche sur le terrain, codification des données et conception du tableau : E. Toussi, 2024.

Figure 11: L’état actuel

Source: Recherche menée sur le terrain à Tzitzifiès, Panormou et Kaissariani ; synthèse : Toussi, E., 2024

Figure 12: Prix de l’immobilier dans les zones étudiées

Source: Données issues de https://maps.gsis.gr/valuemaps/ ;  nous avons utilisé une carte de base sur AutoCAD du laboratoire de Planification spatiale et de Systèmes d’information géographique, du Secteur II : Urbanisme et aménagement du territoire, de la Faculté d’architecture de l’université polytechnique nationale d’Athènes, (2013), synthèse : Toussi E., 2024

Il est important de souligner que la majorité des zones étudiées ne relève pas d’un quelconque régime de protection.  Ainsi, le complexe moderniste d’habitations de l’avenue Alexandras et un complexe de logements pour réfugiés situé à Kallithéa, sont dorénavant classés par le ministère de la culture. De plus, la banlieue résidentielle de Néa Philadelphia est déclarée « agglomération traditionnelle protégée » (Journal officiel de la République hellénique n° 476, D). Il existe également quelques logements pour réfugiés épars à Kaissariani, classés par le ministère de l’énergie et du changement climatique. Ainsi que l’on relevé certains chercheurs (Παπαδοπούλου και Σαρηγιάννης, 2006:9), l’entreprise consistant à intégrer les complexes de logements de réfugiés au régime des bâtiments classés est une entreprise particulièrement complexe et implique un processus de décision où interviennent des paramètres sociaux et économiques.

Conlusions

Cet article présente un état des lieux des habitations/complexes des réfugiés dans l’actuel secteur centre et sud d’Athènes, ainsi que le contexte initial de leur conception. Une des principales conclusions que l’on peut tirer est que la conception architecturale initiale joue un rôle déterminant dans l’état d’entretien actuel. Sur la base de cette thèse, les petits appartements, d’environ 35m2, aménagés dans des complexes de grande taille, n’ont pas réussi de répondre aux besoins contemporains en matière de logement et sont, dans leur majorité, désaffectés. En revanche, les complexes de plus petite taille et dont les logements présentent une superficie plus importante sont dans un état d’entretien nettement meilleur.  En outre, la superficie utile limitée des appartements a entraîné l’ajout d’éléments aussi bien aux édifices que dans l’espace environnant de ceux-ci. Par ailleurs, de nouvelles utilisations ont facilité l’intégration active des anciennes habitations de réfugiés dans le tissu urbain contemporain. Le fait que, pour sa majeure partie, le parc immobilier concerné ne relève d’aucun régime de protection donne lieu à des préoccupations quant à l’avenir de ces édifices et, partant, quant à la préservation de la mémoire collective urbaine.

Remerciements

Les auteurs souhaitent remercier chaleureusement Mme Penny Kampaki, Ingénieur-architecte, diplômée de l’université polytechnique nationale d’Athènes; Mme Vasso Roussi, Dr Ingénieur-architecte, diplômée de l’ université polytechnique nationale d’Athènes ; M. Thomaïdis et Mme Giannaki, du Département de la prévoyance sociale de la Région de l’Attique ; le Centre international d’études grecques et méditerranéennes/College Year in Athens pour le soutien accordé à la recherche sur le terrain, ainsi que les habitants des zones qui ont participé à la recherche. Ils tiennent également à remercier Mme Kate Donnely, pour la révision linguistique initiale du texte anglais.

[1] En 1982, l’Université d’Oxford a créé le programme d’études pour les réfugiés et, en 1988, elle a lancé le Journal of Refugee Studies.
[2] Guizéli (1984, 10) cite le nombre d’1 500 000 tandis que, in Κοινωνία των Εθνών (Société des Nations) (1926) « L’établissement des réfugiés en Grèce », le nombre de réfugiés cité est d’1 400 000, tout en précisant que le chiffre n’est pas précis car, pour diverses raisons, plusieurs réfugiés ne furent pas enregistrés au moment de leur arrivée en Grèce.
[3] Texte de l’article, Chapitre A, Bénéficiaires – Conditions – Procédure de cession (article premier du décret royal n° 27-1/9.2.1953)
[4] V., Sarigiannis, « Le contexte historique : La situation politique après 1949 (fin de la guerre civile)
[5] Des informations à ce sujet sont fournies in Papadopoulou et Sarigiannis, 2006 (Παπαδοπούλου και Σαρηγιάννης,2006)
[6] Dans les logements sociaux, les streets in the sky incluent des couloirs surélevés qui reliaient des bâtiments d’habitation ou des parties d’un seul bâtiment, aménageant des parcours au-dessus du niveau du sol. Park Hill Estate, à Sheffield, et Robin Hood Gardens, à Londres, en sont des exemples caractéristiques.
[7] Le matériel photographique est primaire et a été réuni au cours de la recherche menée sur le terrain. Les plans d’Agios Sostis et de Nea Philadelphia sont réalisés sur la base des données enregistrées par Toussi E. (Toussi, 2014) ; le plan de Petrina a été cédé par la collègue ingénieur-architecte, Mme Penny Kampaki ; pour le plan des logements de réfugiés de la rue Alexandras, nous avons puisé du matériel sur le site web https://archaeologia.eie.gr/archaeologia/gr/arxeio_more.aspx?id=1 ; pour réaliser le plan de Tzitzifiès, nous avons puisé des données de Vassiliou, 1944, et la guidance de Dr Vasso Roussi ; le plan de Vyronas est tiré de l’Institut de l’Assemblée nationale des Grecs, 2006, p. 53. Pour tous les autres plans, nous avons puisé des données dans le matériel d’archives du Département de la prévoyance sociale de la Région de l’Attique et des Archives générales de l’État.

Référence de la notice

Τousi, Ε., Cavanaugh, A., Conte, I. K., Erickson, A., Hill, J. E., Hochman, A.Ga., Iannios, M., McCracken, F.R., Schwab, J., Skylar, Y. (2024) État actuel du parc immobilier des quartiers de réfugiés du secteur centre et sud d’Athènes, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/the-refugee-settlements-of-athens/, DOI: 10.17902/20971.126

Référence de l’Atlas

Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9

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  • Τούση Ε. (2014) Ο αστικός χώρος ως πεδίο μετασχηματισμών υπό το πρίσμα του προσφυγικού ζητήματος. Η περίπτωση της ευρύτερη περιοχής Αθήνας Πειραιά. [Urban socio-spatial transformations in the light of the refugee issue. The case of the urban agglomeration of Athens-Piraeus.] Διδακτορική Διατριβή, Εθνικό Μετσόβειο Πολυτεχνείο, Σχολή Αρχιτεκτόνων  Μηχανικών, Τομέας Πολεοδομίας και Χωροταξίας  διαθέσιμο στο https://thesis.ekt.gr/thesisBookReader/id/42796#page/1/mode/2up
  • Χαραλαμπίδης Μ. (2024) Οι Δωσίλογοι, Ένοπλοι, πολιτική και οικονομική συνεργασία στα χρόνια της Κατοχής, Εκδόσεις Αλεξάνδρεια, Αθήνα
  • Χίρσον Ρ. (2004) Κληρονόμοι της Μικρασιατικής Καταστροφής, Μορφωτικό Ίδρυμα Εθνικής Τραπέζης, Αθήνα

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Figure 1: Administrative boundaries of the Central and Southern Sectors of Athens, marking in red the municipalities where Asia Minor refugees settled Source: https://el.wikipedia.org and edition by the authors

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Figure 2: Permanent Refugee Settlements of the Capital Region, Ministry of Welfare, 1959 Source: The coding of the settlements is based on archival material from a relevant table by the Department of Social Welfare, Attica Region. Study of archival material, coding, and table design by E. Tousi, 2024

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Figure 3: Cooperatives, Permanent Refugee Settlements of the Former Capital Region, Ministry of Welfare, 1959 Source: The coding of the settlements is based on archival material from a relevant table by the Department of Social Welfare, Attica Region. Study of archival material, coding, and table design by E. Tousi, 2024.

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Figure 4: Refugee garden suburbs, based on the classification by Kosmaki (1991) Source: Cartographic material from the Department of Social Welfare, Attica Region. Study of archival material, information synthesis, and table design by E. Tousi, 2024

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Figure 5: Timeline of refugee settlements. Source: Department of Social Welfare, Attica Region. Study of archival material, information synthesis, and table design by E. Tousi, 2024

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Table 6: Demolished refugee facilities in central and southern Athens sector, authors’ work , Social Welfare Services Attica and related literature listed in the table.

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Figure 7: Residences in Istanbul (1) and residences in Hymettus (2), twin corbels, and other architectural morphological features.

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Figure 8: General layout of the Zeilenbau example in Germany and the case of the refugee housing on Alexandras Avenue, the famous Karl Marx Hof complex in Vienna, and an example of refugee housing in Kaisariani Source: the general topographic map of the refugee housing on Alexandras Avenue and the apartment building in Kaisariani was designed based on an orthophoto map from Ktimatologio S.A. by E. Tousi. The sources for the individual images are listed in the legend of Figure 8, and the material synthesis was conducted by E. Tousi.

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Figure 9: Basic architectural types of refugee settlements in the Central and Southern Sectors of Athens. Source: Designed by E. Tousi, 2023-2024

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Figure 10: Comprehensive assessment, zone prices, and maintenance status of refugee buildings in the study area.Source: Field research. The material was coded and the table designed by E. Tousi, 2024

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Figure 11: Today’s condition Source: Field research in Tzitzifies, Panormou, and Kaisariani. Material synthesis and design by E. Tousi, 2024.

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Figure 12: Zone prices in the study areas Source: Utilizing data from https://maps.gsis.gr/valuemaps/. A background map was used in AutoCAD by the Laboratory of Spatial Planning and Geographic Information Systems, Sector II of Urban Planning and Spatial Planning, School of Architecture, NTUA (2013). Material synthesis and map design by E. Tousi, 2024.
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