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Néa Filadelfia : parcours historique et défis contemporains

Georgopoulou Stamatina|Pavlaki Chara|Toussi Evgenia
Aménagement, Histoire, Logement, Quartiers

DOI
https://doi.org/10.17902/20971.128

2025 | Nov

L’agglomération de réfugiés de Néa Filadelfia est un des exemples les plus importants de l’établissement de réfugiés en Attique et présente un intérêt tout particulier des points de vue historique et urbanistique. Cette publication examine l’évolution historique de l’agglomération, son état actuel et propose des stratégies visant à la reviviscence et à la préservation de son patrimoine culturel. À la suite de l’analyse de matériel d’archives et de matériel secondaire et primaire autre, nous mettons en avant les défis et les opportunités pour le développement futur durable de la région

Introduction

Au sein de l’actuelle municipalité de Néa Filadelfia-Néa Chalkidona se trouve une des agglomérations de réfugiés les plus caractéristiques parmi celles créées après la Catastrophe d’Asie Mineure, en 1922. L’agglomération a été conçue et réalisée selon le modèle des banlieues résidentielles[1], ce qui la différencie des autres établissements de réfugiés d’Athènes.

L’idée de la banlieue résidentielle fut introduite en Grèce à l’entre-deux-guerres et, selon les chercheurs, fut en partie utilisée en réponse à la forte crise du logement qui résulta de la Catastrophe d’Asie Mineure (Kafkoula, 1990: 272) [2]. Il s’agissait d’une suggestion urbanistique qui faisait le lien entre planification et objectifs sociaux, proposant de nouvelles formes d’habiter [3].

La conception des banlieues résidentielles grecques – de réfugiés ou pas – suit deux tendances : la première est caractérisée par la symétrie géométrique et les axes diagonaux. La seconde est caractérisée par une disposition plus libre, intégrée au paysage et comportant des espaces communs en plein air (Κοσμάκη, 1991: 30). L’unité de quartier fut le principe de conception de base. La typologie des rues et des habitations, quant à elle, s’inspirait d’éléments provenant d’agglomérations industrielles modèles ainsi que des banlieues anglaises du 19ème siècle (Κοσμάκη, 1991: 32–33).

Il est important de relever que les banlieues résidentielles furent conçues en tant qu’unités spatiales distinctes, aménagées et concentrées autour d’un centre local (Κοσμάκη, 1991: 259). La conception de Néa Filadelfia est qualifiée d’approche néoclassique/éclectique mettant l’accent sur les tracés géométriques courbes (Παπαδοπούλου και Σαρηγιάννης, 2007: 3), En outre, dans la littérature afférente, elle est décrite comme une miniature de Lechworth (Κοσμάκη, 1991: 253 and 256) (Figure 1).

Figure 1: Banlieues résidentielles en France, Allemagne, Angleterre et Néa Filadelfia

Source: Photographie aérienne via google maps, traitement par l’auteur

Le contexte historique et la création de l’agglomération

En 1920, avant l’arrivée des réfugiés de la catastrophe d’Asie Mineure, la région présentait un caractère agricole prononcé, avec des oliveraies et des vignes étendues, de petites fermes et une agglomération peu peuplée, comptant environ 120 habitants (Καλατζοπούλου κ.α., 2010: 3; Κοσμάκη, 1991: 434). Le noyau initial de construction se situe à l’ouest du torrent Podoniftis. C’est autour de celui-là que se développa progressivement le tissu urbain de la municipalité (Fondation du Parlement hellénique, Ίδρυμα της Βουλής των Ελλήνων, 2006: 148). Au nord-ouest, se déployait la zone fertile de Kokkinos Mylos où opéraient plusieurs moulins à eau, alimentés par le Kifissos (Καλατζοπούλου κ.α., 2010:3) [4].

L’agglomération de départ incluait des habitations et des établissements de vente au détail, principalement le long de l’avenue Dekelias, qui était l’artère principale vers Tatoï (Κοσμάκη, 1991: 296). Dans le passé, l’étendue d’une superficie de 82 695 mètres carrés « délimitée sur son pourtour par la rue Athènes-Tatoï, des champs, des vignes et un bosquet », qui fut mise à disposition (Journal officiel de la République hellénique n°286, 1er vol. / 10.11.1924 &  Journal officiel de la République hellénique n° 79, 1er vol. / 28.02.1929) « en vue du développement de l’agglomération de réfugiés de Filadelfia » était connue sous l’appellation « Donorades ». La majeure partie en avait été expropriée auprès du Saint-Sépulcre (Καλατζοπούλου κ.α., 2010:3) [5]. Au lieu du système de l’auto-logement, à Néa Filadelfia l’on opta pour la distribution d’habitations prêtes dont bénéficièrent environ 1 800 réfugiés, dont le remboursement serait effectué par tranches et pouvant être améliorées, en raison de l’impossibilité de financer la construction indépendante.

Le tout nouveau ministère de l’hygiène, de la prévoyance et des affaires sociales (Journal officiel de la République hellénique n° 274, 1er vol., du 24.12.1928) assuma, entre autres, la mission de la planification urbaine, fondée sur le principe selon lequel la planification d’une ville doit combiner la beauté naturelle du paysage et les pratiques des habitants au sein d’une conception urbanistique unifiée. Opérant parallèlement à la Commission pour le logement des réfugiés (E.A.P.) [6], nouvellement fondée dès septembre 1923, le ministère aménage l’agglomération de réfugiés de Néa Filadelfia sur l’étendue précitée.

La fondation de Néa Filadelfia remonte à 1923, tandis que les habitations sont distribuées aux réfugiés en 1927 (Καυκουλά, 1990: 251). Toutefois, selon d’autres sources, les travaux de construction de l’agglomération auraient commencé vers la fin de 1924, tandis que les premières habitations commencèrent à être occupées au début de 1927 (Καλατζοπούλου κ.α., 2010: 3). En vertu du Journal officiel de la République hellénique n° A402, publié en 1929, sont nommés les ingénieurs civils et les topographes chargés du projet urbain. Certains chercheurs ont qualifié l’agglomération de « privilégiée » [7], surtout en raison de la qualité de la construction et des infrastructures (Καυκουλά, 1990: 252).

L’« agglomération de Podoniftis » d’origine a été conçue et les travaux furent initiés par le Fonds pour les réfugiés (TPP) du ministère de la prévoyance sociale (Βασιλείου, 1944: 72) et fut achevée par la Commission pour le logement des réfugiés (EAP) [8] (Leontidou, 2017, map 1). Contrairement à la pratique habituelle du TPP, qui concentrait son action sur des constructions improvisées et provisoires, l’agglomération en question constitua une exception importante : non seulement elle fut conçue comme agglomération permanente mais, de plus, elle fut planifiée sur la base d’un plan de lotissement novateur pour l’époque, en vue de l’établissement des réfugiés (Καλατζοπούλου, 2010: 3; Ρούση, 2011: 148). D’autres sources indiquent que l’État conclut plus tard un marché avec la société Tecton en vue de la construction d’un nombre élevé de logements destinés aux réfugiés, dans la région (Κοσμάκη, 1991: 14).

La planification urbaine de la zone et les extensions ultérieures

Le plan urbain de Néa Filadelfia était fondé sur l’aménagement radial avec parc central, suivant la logique géométrique des axes diagonaux et des aires vertes organisées (Figures 2 & 3). Ce modèle met en œuvre une des tendances dominantes de l’entre-deux-guerres (Κοσμάκη, 1991: 30). La planification incluait des tracés elliptiques, la construction « libre de toute part » et des typologies se répétant, l’accent étant mis sur la sobriété, l’hygiène de vie et l’intégration du vert dans le tissu de l’agglomération, selon le modèle international d’Eberstadt.

Figure 2: Cadastrage de l’agglomération de réfugiés de Néa Filadelfia

Source: Département de la prévoyance sociale, Région de l’Attique (tableau I, Journal officiel de la République hellénique n° 402, 1er vol. / 13.11.1929)

Figure 3: Photographie aérienne de la région, 1937

Source: OKXE (Organisme du Cadastre et de la Cartographie de Grèce)

Les travaux étaient réglementés sur la base de l’article 8 de la L. 3714/1928 qui autorisait la construction de logements pour réfugiés par dérogation aux dispositions alors en vigueur en matière d’urbanisme. Les habitations étaient livrées clé en main à leurs bénéficiaires. Les mêmes principes morphologiques furent appliqués sur les terrains non bâtis. Il était également prévu d’aménager des jardins et des espaces communs et, au début, les propriétés n’étaient pas délimitées par des clôtures. En même temps, les utilisations commerciales furent établies dans des points sélectionnés, constituant le premier noyau socialement organisé de l’agglomération (Αποστόλου, 2007). Il était composé de petits terrains (200 à 600 m², majoritairement autour de 350 m²). Les habitations étaient connectées à un réseau d’alimentation en eau, contrairement à d’autres agglomérations de cette période qui étaient confrontés à d’importants problèmes de densité de population et d’infrastructures de base (Καυκουλά, 1990: 252).

La population de la région augmenta de façon exponentielle : de 150 habitants, en 1907, elle passa à 6 337 en 1928 et à 8 871 en 1940 (Κοσμάκη, 1991: 434). Les terres nécessaires à l’extension de l’agglomération furent assurées au moyen de l’acquisition de propriétés agricoles auprès d’habitants de Menidi (Κοσμάκη, 1991: 426). La planification de la région prévoyait également la création d’utilisations commerciales et artisanales, contribuant ainsi à l’autonomie économique de la communauté. L’usine de Britannica fut fondée en 1931 tandis que, dès 1920, la région élargie comptait quatre usines textiles et deux usines de produits alimentaires (Κοσμάκη, 1991: 296). En 1932, le plan de lotissement de l’agglomération de Néa Filadelfia fut approuvé par décret royal (Journal officiel de la République hellénique n° 313/09.09.1932). Deux ans plus tard, en 1934, l’agglomération fut reconnue en tant que commune autonome, relevant de la Ville d’Athènes, sur le plan administratif [9].

En 1947, Néa Filadelfia a été élevée au rang de municipalité, marquant ainsi le début d’une nouvelle période d’indépendance administrative et de développement (Καλατζοπούλου κ.α., 2010: 3). L’extension du plan urbain de 1949 (Journal officiel de la République hellénique n° 91, 1er vol. / 12.04.1949) est assortie de nouvelles règles en matière de construction. Dans les années 1950, au nord du noyau initial de l’agglomération de Néa Filadelfia, on construisit des complexes d’immeubles à appartements destinés aux ouvriers. Ainsi, l’extension la plus au nord, porte la signature (1955-1957) de l’architecte Aris Konstantinidis qui était manifestement sensible à la question de l’intégration des volumes bâtis dans l’environnement existant et à la création de volumes à échelle humaine [10].

Au fil du temps, les limites de la Municipalité s’étendirent progressivement, intégrant dans son noyau initial d’autres unités, soit par modifications du plan de lotissement initial transformant des espaces libres en terrains constructibles, soit par extension du plan urbain en périphérie de l’agglomération, soit par annexion administrative de zones voisines [11].

Les logements de réfugiés

Dans le cas de l’agglomération de réfugiés de Néa Filadelfia, les principes du mouvement moderne en matière de typologie des logements ne furent pas observés de façon cohérente. La simplicité et la répétition des édifices reflètent le mouvement moderne européen de l’entre-deux-guerres, cependant, la présence de toit et l’absence d’aménagements rationnels dans les espaces et les mouvements sont liés à de plus anciens modèles de logements populaires. Ici, la construction prend la forme d’habitations doubles ou quadruples, en édifices à un ou à deux étages, à toit couvert de tuiles et avec espace vert commun[12] (Καλατζοπούλου κ.α., 2010: 14-15).

Au-delà de la simplicité du plan et de la façade, les principales caractéristiques de ces édifices sont la symétrie et la dominance de leur volume compact et continu, les petites ouvertures sur les façades et les petits balcons. En outre, parmi les éléments morphologiques particuliers dominent les corbeaux en bois qui soutiennent la partie saillante du toit (Figures 4 & 5). Il s’agit de constructions en maçonnerie porteuse, comme le montre Figure 6.

Figures 4 & 5: Habitations de réfugiés à Néa Filadelfia

Photo: Τούση Ε. (2014)

Figure 6: Matériaux de construction

Source: Georgopoulou S. archive (2018)

Elles ont été qualifiées en fonction de leur construction, de leur plan et de leur superficie en types empruntés aux lettres de l’alphabet grec, c’est-à-dire, de type Ζ, Η, Ο, Π, Φ, etc. Leur forme présente le caractère discrètement reconnaissable de l’habitation urbaine grecque de Smyrne du début du 20ème siècle. Elles ont maintenu ce caractère, en dépit de l’impact du séisme de 1999 et des mutations dans la construction opérées par moments dans le cadre de diverses réglementations en matière d’urbanisme (Γεωργοπούλου, Πάνου 2017).
Les habitations à deux étages de Néa Filadelfia présentent des éléments morphologiques néo-romantiques (1910 – 1920), mais dans une forme simplifiée qui en facilite la répétition dans la construction. Toutefois, il n’existait pas d’intention de standardisation, d’industrialisation ou d’organisation hiérarchique des édifices de l’agglomération [13]. Notons le fait que ces habitations furent cédées aux réfugiés par l’État, sans paiement immédiat, au moyen d’un crédit sans intérêt. Cependant, afin de délivrer le titre définitif de propriété, le prix de l’habitation devait avoir été acquitté dans son intégralité (Βασιλειάδης, 2004:21 και 31-38). ). Au fil du temps, bon nombre des habitations de réfugiés subirent des modifications (Figures 7a & 7b), tandis que la région fut touchée par des vagues successives d’urbanisation et de développement

Figure 7a: Immeuble (2014) sur la rue Trapezountos, ajout d’une pièce après  1950 et modification de l’aménagement

Source: Toussi Ε., 2014.

Figure 7b: Habitations rénovées présentant de légères interventions

Source: St. Georgopoulou archive, (2018)

Les développements dans l’agglomération après le séisme de 1999

Le décret présidentiel de 2001 (Journal officiel de la République hellénique n° 376Δ/2001) constitua une intervention déterminante pour Néa Filadelfia. En effet, elle fut classée agglomération traditionnelle. L’article 3 du décret définit des termes et des restrictions précis en matière de construction par îlot urbain. En même temps, jusqu’à ce que le décret prenne effet, la délivrance de permis de construire fut suspendue. Le but était de protéger l’identité particulière de l’agglomération de réfugiés, de préserver les conditions d’occupation douces et d’avoir le contrôle sur la reconstruction. Le décret visait à préserver les principales caractéristiques de l’agglomération, telles que le plan particulier par tracés de forme elliptique et le système « libre de toute part » avec jardin, ainsi que les éléments typologiques des édifices : volumes compacts, sans retraits marqués, limitations en hauteur, absence de zones continues de balcons et toits recouverts de tuiles avec corbeaux. De plus, il fut imposé des restrictions morphologiques strictes : couleurs neutres, interdiction de toits en terrasse (sauf exceptions), d’éléments métalliques et de béton apparents, et interdiction d’interventions optiques, telles que les unités extérieures de climatisation et les antennes satellite, afin de préserver l’esthétique unifiée de l’agglomération.

Figures 8 & 9: Immeubles avant (à gauche) et après (à droite) le décret présidentiel de 2001

Source: Toussi Ε., 2014

L’application limitée du système de la contre-prestation et la copropriété ont aidé à préserver les logements de réfugiés. Depuis 2002, des interventions de protection ont été réalisées, tel qu’un réseau de piétonniers et la qualification d’immeubles en tant qu’immeubles classés patrimoine de réfugiés et industriel [Figure 10] renforçant ainsi la préservation de l’identité historique et architecturale de la région [14]. En dépit des interventions en matière d’urbanisme [15] et des altérations survenues au fil du temps, la région conserve à un important degré son identité architecturale particulière et sa physionomie sociale [16], mettant en avant l’agglomération en tant qu’exemple particulier et authentique de banlieue résidentielle de réfugiés.

Figure 10: Immeubles classés

Source: Georgopoulou St. 2018 (soirée de la SADAS – Société d’architectes diplômés universitaires, novembre 2018). « Qualification de dix (10) édifices situés dans le plan de lotissement de la Municipalité de Néa Filadelfia comme étant classés, et termes de construction » (Journal officiel de la République hellénique n° 23Α/24-01-2003) et qualification d’édifice classé de l’immeuble situé dans le plan de lotissement approuvé de la Municipalité de N. Filadelfia (Département de l’Attique) et sur les rues Kydonion 14 et Ellispontou 7. Définition de termes spéciaux et de restrictions en matière de construction » (Journal officiel de la République hellénique n° 95Α / 13-02-2006)

Les défis actuels – Conclusion

En tant qu’agglomération historique de réfugiés, Néa Filadelfia est aujourd’hui confrontée à d’importants défis urbanistiques et socioéconomiques qui en menacent le profil architectural et l’identité culturelle. La dégradation des logements de réfugiés combinée à l’absence d’incitants de financement pour leur entretien, a conduit à un abandon généralisé (Figures 11 & 12) ou à la démolition de bâtiments.

Figures 11 & 12: Habitations abandonnées et non occupées

Source: Pavlaki Ch., 2024

Simultanément, la reconstruction incontrôlée au cours des dernières décennies, avant que ne soient imposées les restrictions en matière de morphologie (Figures 13 & 14), contribua à altérer le tissu urbain et dégrada l’environnement urbain

Figures 13 & 14: Images de la situation actuelle

Source: St. Georgopoulou archive, (2018)

Le développement autour du nouveau stade de football et l’extension des activités commerciales renforcent la région sur le plan économique mais, en même temps, tendent à reléguer au second plan le caractère historique de l’agglomération. En dépit des pressions, Néa Filadelfia préserve des éléments importants de son identité culturelle. En outre, des organismes tels que le Musée de l’hellénisme d’Asie Mineure contribuent activement à la préservation de la mémoire collective. Le besoin d’une planification stratégique coordonnée, combinant le développement durable et la protection de l’identité historique, s’impose dorénavant, à la lumière de la préservation de la mémoire collective urbaine.

Remerciements

Les auteurs souhaitent remercier le professeur émérite de la Faculté des ingénieurs architectes de l’Université Technique d’Athènes, M. Dimitrios Isaïas, pour avoir réalisé la lecture critique du présent et pour ses précieux conseils. Nous voudrions également remercier Mme Giannaki, du Département de la prévoyance sociale de la Région de l’Attique, pour son soutien dans la recherche du matériel d’archive.

[1] voir Kafkoula, Kiki. (2013). On garden-city lines: Looking into social housing estates of interwar Europe. Planning Perspectives. 28. 10.1080/02665433.2013.737708

[2] A la même époque, toutefois, on trouve une planification similaire dans des quartiers qui n’étaient pas destinés aux réfugiés

[3] Sous l’influence du mouvement Arts and Crafts et des idées sociales d’Edward Bellamy et de Thomas Jefferson, Howard Ebenizer imagina un type de planification urbaine fondé sur des valeurs telles que l’égalité et la coopération (Kosmaki, 1991: 29). La première réalisation, à Letchworth, confirma la valeur pratique de ce modèle. Dans d’autres villes européennes, telles que Gartenstadt Mannheim, le plan fut adapté au moyen de solutions créatives, telles que les tracés elliptiques (Kafkoula, 2013: 171).

[4] En raison de sa situation, tout près du confluent des cours d’eau de Kifissos et de Giarloumba et Podoniftis, rien n’est bâti sur ces terres fertiles, comme on peut le voir sur l’extrait de carte du cartographe allemand Johann August Kaupert datant de 1889.

[5] Les décrets « relatifs à la construction de logements peu coûteux » (Journal officiel de la République hellénique n° 113Α΄/1923, 228Α΄/1923 et 337Α΄/1923) prévoyaient la création d’agglomérations par des particuliers ou des coopératives, avec l’approbation et le soutien de l’État, s’adressant à des groupes sociaux aisés.

[6] La Commission pour le logement des réfugiés (EAP) fut fondée à Genève, à l’initiative de la Société des Nations, suite à la demande d’aide économique formulée par la Grèce, par le biais du « Prêt pour les réfugiés de 1924 » et du « Prêt de stabilité de 1928 », s’élevant, au total, à 10 000 000 de livres anglaises. L’action de l’EAP s’acheva avec sa dissolution, fin 1930. Sa mission était d’assurer le logement et le reclassement professionnel des réfugiés. Le gouvernement grec mit à disposition des terres, des ressources de l’État et du personnel technique (Αποστόλου, 2007). La Banque Agricole (Agrotiki Trapeza) et la Banque Nationale (Ethniki Trapeza) gérèrent les créances des réfugiés en fonction de leur qualité. La contribution de l’architecte Kostas Sgoutas (1923-1928) fut déterminante : il conçut des agglomérations de réfugiés telles que Néa Filadelfia et Kaisariani. Néa Filadelfia s’inspira du modèle allemand des banlieues résidentielles, adoptant un plan urbain circulaire (A. Papadatis), œuvre de P. Moiras, I. Goniotakis et P. Dimitrakopoulos (Κοσμάκη, 1991: 253).

[7] La question déjà difficile de l’alimentation en eau fut aggravée après l’établissement des réfugiés (Γκιζελή, 1984: 204).

[8] Après la construction des habitations par le ministère de la prévoyance sociale, s’y établirent d’abord des réfugiés victimes de l’incendie de Girokomio (quartier de l’hospice de vieillards), auxquels on céda des habitations plus petites (1 pièce et cuisine)

[9] De ces dispositions de l’époque portant sur l’évolution de la région est également tirée la référence à la L. 6171 de 1934 (Journal officiel de la République hellénique 214 Α’/10.07.1934) concernant l’étendue plantée d’arbres située au nord-est du noyau de réfugiés de l’agglomération en tant qu’« Alsos » (bosquet, parc), terme qui définit les intentions plus globales des habitants quant aux caractéristiques qualitatives de l’agglomération.

[10] En 1951, l’intégration des îlots bâtis n° 55Α, 56Α et 61Α au plan de la ville se fit en violation de la provision du projet initial concernant la protection du cours d’eau de Podoniftis, qui définissait une zone de sécurité pour éviter les inondations et la mise en valeur de cette zone en tant que site de loisirs, selon l’étude de Konstantopoulou et Patrikios.

[11] Entre 1960 et 1967, le quartier agricole d’Apomachon à Kokkinos Mylos fut converti en zone urbaine, par le biais de l’intégration au plan de la ville et de la construction de l’autoroute. Suivit le développement d’infrastructures, tel que le dépôt du trolley et le centre de formation. En 1972, l’unité nord, avec les logements ouvriers, fut intégrée à la Municipalité de Néa Filadelfia, marquant une nouvelle phase d’évolution urbaine (Καλατζοπούλου κ.α., 2010: 3).

[12] Source : P. Tzonos, Ο. Diamantopoulou, Ch. Passas «Standards και προδιαγραφές οικιστικών προγραμμάτων στην Ελλάδα» (Normes et spécifications des programmes de logements en Grèce) éd. Chaire de science du bâtiment, Faculté polytechnique de l’Université Aristote de Thessalonique, Thessalonique 1981.

[13] On retrouve des éléments de normalisation visant à leur production industrielle dans les agglomérations correspondantes des pays développés sur le plan industriel, de la même époque.

[14] En 2002, on créa un réseau de piétonniers. En 2003, dix doubles habitations, de deux types, furent classées. D’autres types importants d’immeubles à appartements ne furent pas inclus. En 2011, le bâtiment au n° 8 de la rue Moschonision a été classé. En 2012, on protégea d’importants édifices du patrimoine industriel, telle que l’usine « Vamvakourghia » et la cheminée de l’usine « Britannia ».

[15] Le décret de 2003 (Journal officiel de la République hellénique n° 254/Δ/25.03.2003) restitua l’utilisation du terrain de l’ancien stade de football de l’équipe AEK en tant qu’espace d’installations sportives, permettant la construction d’un nouveau stade, dont la hauteur est supérieure et dont les règles de construction sont spécifiques. Il prévoyait également l’aménagement de l’espace environnant qui inclurait des espaces verts communs et des interventions en matière de circulation, pour assurer l’intégration du projet dans la ville.

[16] Selon une recherche menée sur le terrain en 2014 (Toussi E., 2014), 52% des habitants étaient des descendants de réfugiés, dont 47,2% ne changèrent jamais de lieu de résidence. 43,4 % résidaient dans l’habitation de réfugiés du premier établissement et 7,9 % habitèrent sur des terrains cédés. Les descendants des réfugiés d’Asie Mineure étaient principalement concentrés dans le noyau initial ou autour de celui-ci et rarement dans d’autres enclaves résidentielles.

Référence de la notice

Ε Τoussi, E., Georgopoulou, S., & Pavlaki, Ch. (2025) Néa Filadelfia : parcours historique et défis contemporains, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/nea-filadelfeia/, DOI: https://doi.org/10.17902/20971.128

Référence de l’Atlas

Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9

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Autres sources

  • Operational Program of the Nea Filadelfia – Chalkidona Municipality 2014 – 2019

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